Le jaune croise le bleu qui croise le rouge qui croise le vert qui croise blanc et on recommence jusqu’à la création d’une tresse… qui ne servait à rien si ce n’est de porte-clef pour le trousseau de maman. Maman, cette personne exquise et généreuse qui applaudit devant un collier de nouilles ! Le petit boudin en scoubidou aura les mêmes faveurs dans les années 80. Il ne fallait surtout pas décourager notre fibre créatrice. Certains ont d’ailleurs poussé l’imagination jusqu’à en faire un art.

Source : Galam

Scoubidoubi-ou-ah

La genèse du scoubidou remonte à la fin des années 1950. Rien de bien nouveau, les marins du monde entier savent faire des nœuds complexes depuis la nuit des temps. Il faudra toutefois attendre les années 80 pour que ressurgisse ce loisir créatif dont l’inventeur reste pour l’heure inconnu.

Le nom « scoubidou » vient de la chanson homonyme sortie en 1959 qui va lancer la carrière de Sacha Distel.

La demoiselle qui causait des tourments amoureux au chanteur y vendait des pommes, des poires et des scoubidoubi-ou-ah ! L’explication est bien courte : c’est quoi un scoubidou ???

La fameuse chanson qui a mis en émoi les jeunes filles de cette’époque est une reprise d’un succès américain de Peggy Lee : Apples, peaches and cherries (pommes, pêches et cerises en bon français). La pêche se transforme en poire et la cerise disparaît du refrain français au profit du scat de jazzman « sho-bee-doo-be-doo », une onomatopée rythmique qui devient « scoubidoubidou ». Sacha tient son tube, mais scoubidou ne signifie toujours rien.

Scoubidou, c’est le TRUC, le MACHIN CHOSE que tu ne peux nommer. L’histoire fait coïncider l’apparition de ces tresses multicolores en fils plastiques à la diffusion de la chanson. Perdu de mode rapidement, le scoubidou refait surface au début des années 80, une renaissance elle aussi sans aucune explication.

Scoubidoumania

Le jeu, pour le moins solitaire, consiste à tresser des boudins colorés à l’aide de millimétriques tuyaux de plastique souple. Ça engage moins les neurones que le Rubik’s Cube ! Mais si la technique paraît simpliste, certaines variantes plus complexes demandent une concentration sans faille.

La technique de base consiste à démarrer avec 4 fils. Une fois la boucle effectuée, le montage peut débuter comme si tu fermais un carton sans ruban adhésif : la deuxième languette rabattue sur la première, la troisième sur la deuxième et la quatrième sur la troisième, tout en passant la quatrième sur la première. C’est plus simple et plus rapide que de l’écrire !

Source : hugolescargot

Tu peux t’exercer au maillage rond, relativement similaire au maillage carré, mais pour un challenge de taille, pratique le maillage pentagonal, avec 5 fils montés droit et en torsade. Et si tu veux tester ta patience et ta dextérité, je te lance le défi de la technique du disque : deux fois 8 fils et deux scoubis qui fusionnent.

Le montage du scoubidou se rapproche du kumihimo, art de tressage japonais qui date du VIIIe siècle. Les cordons tressés servaient entre autres à la décoration des sabres des samouraïs. Cet art perdure comme tous les arts ancestraux que le Japon sait si bien préserver.

Tu maîtrises le sujet ? Réalise des animaux, comme un crocodile, un chien   ou un escargot. Est-ce que le scoubidou a ajouté une nouvelle page à l’Histoire de l’Art ? J’en doute fort. « L’art est pourtant un jeu d’enfant » selon Max Ernst.